« NEUTRALITÉ POSITIVE »
« NEUTRALITÉ POSITIVE »
Je veux créer le terme “NEUTRALITÉ POSITIVE” comme une contribution à la discussion en Suisse sur la NEUTRALITÉ, établie dans l’exposition ‘Model Neutrality’ (où mon travail “Wirtschaftslandschaft Davos”, 2001 est montré) à la Kunsthaus Aarau.
La NEUTRALITÉ POSITIVE est dérivée du terme de ‘DISCRIMINATION POSITIVE’. Le terme essentiellement négatif de ‘discrimination’ est inversé en ‘positif’ par la ‘discrimination positive’. Ce retournement s’applique également à la NEUTRALITÉ POSITIVE.
Le nouveau terme NEUTRALITÉ POSITIVE veut définir une forme positive, proactive et dynamique de la NEUTRALITÉ. Trop souvent dans le passé, le terme NEUTRALITÉ a été utilisé de manière passive, attentiste, opportuniste et intéressée, revendiqué et appliqué pour ne pas prendre position et ne pas devoir en payer le prix, ou pour éviter de choisir son camp et ne pas avoir à subir de dommage.
Cette volonté de “ne se ranger d’aucun côté”, ce refus de “prendre position”, a toujours été problématique car nous savons que la vérité est toujours clairement d’un côté, et jamais au milieu. Le concept dépassé de NEUTRALITÉ repose seulement sur la défense de ses propres intérêts, cela ne fait plus sens aujourd’hui, et doit être réinventé. Le terme “NEUTRALITÉ POSITIVE” contient encore NEUTRALITÉ dans son intitulé, mais non sans l’activer, le peser et le charger de positif. La NEUTRALITÉ ne peut donc qu’être pensée et réalisée qu’en tant que NEUTRALITÉ POSITIVE.
NEUTRALITÉ POSITIVE signifie prendre fondamentalement position pour les faibles. Cela signifie veut dire se ranger résolument du côté des faibles et programmatiquement du côté des moins forts. Dans tous les cas, et cela dès le début d’un conflit, il y a toujours un plus faible et un plus fort. C’est dans ce positionnement fondamental et programmatique – POUR LE FAIBLE – qu’il y a l’affirmation, l’offensif, et le proactif de la NEUTRALITÉ POSITIVE. La NEUTRALITÉ POSITIVE est POUR quelque chose, POUR le faible, elle n’est PAS CONTRE le fort. En pratique et dans des exemples d’aujourd’hui, cela veut dire se tenir avec et pour l’Ukraine, la Palestine, l’Arménie.
Ainsi, la NEUTRALITÉ est fondamentalement inversée en positif et devient un concept actif et dynamique. Avec la NEUTRALITÉ POSITIVE, le terme de NEUTRALITÉ ne pourra plus être pris comme excuse ‘cheap’ pour justifier une attitude opportuniste, intéressée, parfois hypocrite ou corrompue.
Thomas Hirschhorn, 2025