Artiste Soldat (2000)

L’art est un outil. L’art est un outil de connaissance du monde, l’art est un outil du découverte du réel, l’art est un outil d’expérience du temps qui s’écoule. Je suis un artiste, travailleur, soldat. Je ne lutte pas pour moi. Je crois à l’Energie. Je ne crois pas à la Qualité. Energie oui ! Qualité non ! J’exècre la pensée qualitative, dans l’art comme partout, seule l’énergie compte. Je veux faire un travail simple et économique. Je veux faire un travail dense et chargé. Je veux travailler dans le sur-régime. Je veux travailler politiquement. Je veux faire face au Monde qui m’entoure, je veux rester attentif et lucide. Je ne veux exclure personne avec mon travail, mais surtout je veux inclure par mon travail. Je veux me battre sans me demander de gagner ou de perdre. Je ne suis pas chaotique, je ne suis pas théoricien, je ne suis pas un philosophe. Je n’ai pas besoin de la philosophie pour mon travail d’artiste, j’ai besoin de la philosophie entant que être humain, entant que homme. Mais je porte avec moi la merveilleuse réponse d’un philosophe sur la question « que peut la philosophie ? ». « La philosophie peut donner de la tristesse ». J’ai la volonté de donner forme. Donner forme est mon engagement d’artiste. Je ne me demande pas si mon travail fonctionne. Je crois nécessaire qu’il ne fonctionne pas pour rester utopique. Je ne veux pas travailler pour la mode. La beauté doit être préservée du capitalisme. La mode favorise la fuite dans le personnel, le privé, le sélectionné, le choisi, la pseudo-autodétermination. La mode reflète la peur de perte d’identité. Je veux faire mon travail comme un guerrier. Tout doit venir de l’intérieur, de moi-même en confrontation avec moi-même. Je crois à la résistance dans l’art. Je veux travailler avec ce qui m’est propre et je veux rester libre.

T.H. août 2000