Dvir Gallery, Bruxelles, 2023
«M.E.S.S.S.Y.» est un nouveau travail – un travail qui dans son esthétique, dans son amour, dans sa philosophie et dans sa politique m’importe. «M.E.S.S.S.Y.», le titre de ce travail est aussi un être (une femme ou un homme) qui doit se confronter – comme nous tous dans ce monde – à des mensonges, à beaucoup de mensonges, à des faits et à des mensonges sur ces faits. Mais «M.E.S.S.S.Y.» – contrairement à nous – ne sait pas les jeter, ni les ignorer, les évacuer, les oublier, les surmonter ou en faire abstraction. «M.E.S.S.S.Y.» a honte de tout cela, et c’est cette honte qui l’oblige à vivre avec et parmi tous ces mensonges et ces faits mensongers – du plus petit au plus énorme. Mais «M.E.S.S.S.Y.» croit au Karma, qui est le seul espoir – l’espoir en tant que principe d’action. ‘Être actif’ – ici et maintenant – veut dire obéir au Karma qui pousse «M.E.S.S.S.Y.» à inventer et à appliquer sa logique, sa propre logique, sa seule logique. C’est une logique qui vacille, instable – entre contrôle et perte de contrôle – sous la charge de l’accumulation. Ainsi cette logique existentielle, obsessionnelle de s’organiser pour vivre parmi tous les mensonges et entouré de tous les faits mensongers – devient une résistance. La résistance qui permet à «M.E.S.S.S.Y.» de ne pas sombrer dans la folie, dans l’abîme ou dans l’absurde.
Thomas Hirschhorn, printemps, 2023